Les piqûres d’orties
Nous étions dans un champ où les herbes étaient hautes, et le soleil aussi Des filles folâtraient, échangeaient des sottises sur leurs piqûres d’orties Elles riaient de douleur et du regard des hommes Et tu serrais ma main, et je sentais ton coeur
C’était un air de mai, de ceux que l’on respire en baissant les paupières Un parfum d’arbre fou, déchaîné par le vent, par la mort de l’hiver Une femme à la peau noire s’est approchée de nous Et m’a chanté l’amour d’une fille pour sa mère
Mon Dieu … Je t’en prie … Que son coeur soit toujours de mes jours, de mes nuits Qu’il ne s’arrête pas … Qu’il ne s’arrête pas de battre dans ma tête Dis-moi qu’il y a des fois où la mémoire est longue Que le temps n’y fait rien, quand l’amour s’y reflète Qu’on ne s’oubliera pas, dis-moi, dis-moi, qu’il y a des fois …
Tu riais avec elles, et de fil en aiguille, tu riais avec lui Ton coeur battait si fort, comme une proie facile, au devant d’un fusil Du haut de mes dix ans je comprenais déjà Que ton coeur ce jour-là … ne m’appartenait pas J’étais un peu jalouse, tu étais une reine aux yeux de celui-là Il suffit d’insolence pour qu’un homme en confiance se prenne pour un roi Il suffit d’un soleil, quand les femmes sont belles, Pour qu’elles s’abandonnent … aux charmes d’un soldat
Mon Dieu … Je t’en prie … Que son coeur soit toujours de mes jours, de mes nuits Qu’il ne s’arrête pas … Qu’il ne s’arrête pas de battre dans ma tête Dis-moi qu’il y a des fois où la mémoire est longue Que le temps n’y fait rien, quand l’amour s’y reflète Qu’on ne s’oubliera pas, dis-moi … Dis-moi dis-moi qu’il y a des fois où la mémoire est longue Que je marche à l’envers, ou que je suive au pas Au fond de mes entrailles, et jusqu’au bout des ongles Son coeur battra encore, encore, .. Encore un peu en moi
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