La faucheuse passait ivre aux heures indues Qui t'a pris ce soir-là des années non échues. Où t'as mis ton habit et ta chair et ton sang Qui faisaient ma douleur de te savoir absent? Sans doute icelle n'est-elle éternelle mais Me revient dépeuplé l'éternel mois de mai Toujours depuis ce temps où la musique tue A rompu les accords de la terre et des nues. Ne crains qu'on te laisse à l'éternité sereine: Je n'ai voulu pour toi que des choses humaines, Un tombeau de géant aux limites du monde Et le chaleur du marbre et des forêts profondes. J'ai rancardé ici, au ciel, des coins marrants; Il y vient quelquefois et l'année prochaine T'apporterai des fleurs et des parfums dedans Des fleurs qui te rendront la vie moins incertaine.
Eric Ledent.
|